Vélo et déconfinement : proposition d’installation de 6km de « coronapistes »

L’association Partageons la rue – Calais, se pose globalement comme beaucoup d’autres la question de l’après « coronavirus ». Incitée par le contexte sur la question relayé par le CEREMA et les acteurs du vélo (CVTC, FUB), notre association fait aux municipalités de Calais et Coquelles les propositions d’aménagement ci-après pour accompagner cette période de déconfinement.

Constats nationaux

Le redémarrage après ce confinement sera lent et partiel. Sur les déplacements aussi. Le télétravail va se poursuivre, certains domaines d’activité ne redémarreront pas tout de suite, et l’usage des transports en commun se trouvera limité par les contraintes sanitaires. Des données imprévues qui laissent présager une baisse de la circulation motorisée. De ce fait, on s’attend aussi à l’apparition de «nouveaux cyclistes» des citoyen.ne.s ayant résolu d’essayer ce moyen de transport de proximité pour se déplacer. Il n’y a pas de raison que cette tendance ne passe pas par Calais.

Le vélo, un vrai geste « barrière »

Mode de déplacements individuel, le vélo permet la distanciation physique contrairement aux transports en commun et à la voiture. Il réduit aussi les risques de contamination par un renforcement du système immunitaire lié à l’exercice physique.

En évitant l’engorgement des villes, il contribue à améliorer la qualité de l’air, et permet de lutter contre le changement climatique qui n’a pas disparu…

Un concept, l’urbanisme tactique : anticiper, accompagner, expérimenter

Il faut profiter de la modification probable des habitudes, certes forcée par les circonstances, pour expérimenter un partage de la voirie provisoire, amovible, pérennisable ou non en fonction de l’utilisation, et faciliter les déplacements à vélo pour toutes et tous, sans oublier les personnels de santé, très exposés, dont les demandes « vélo » se font sentir dans différentes agglomérations.

Selon le CEREMA, de nombreuses villes de toute taille, à l’étranger (Bogota, Berlin, Oakland-NZ-, Brookline, USA, 58 000 h, New Westminster, CDN, 42 000 h…) se sont engagées dans ce nouveau partage de l’espace.

En France, la liste de villes engagées dans la réflexion mi-avril (une quarantaine dont Montpellier, Grenoble, Lyon, Rennes, Montreuil, Lille…) s’allonge de jour en jour avec des villes de toute taille comme Le Mans, Nice, Houilles ou Mouans-Sartoux (06).

Exemple à Bogota : La ville a mis en place 22km de pistes cyclables provisoires le 16 mars, augmentés à 117km le 17 mars, ramenés à 76km le 18-19 mars, pour aboutir à 35 km définitifs le 20 mars, qui viennent s’ajouter aux 550 km que possède déjà la ville.

Bogota : la voie de gauche a été dévolue aux cyclistes

Quels aménagements possibles?

Il s’agit principalement de :

  • faire baisser la vitesse de la circulation ;
  • transformer des 2×2 voies en 2×1 voie + piste cyclable, ou voie bus + vélo :
  • élargir les aménagements existants :
  • agir sur le stationnement :
  • ajouter du stationnement vélo amovible, comme pour des événements ;
  • élargir aussi les espaces piétons (distanciation) ;
Visuel du CEREMA

Des moyens rapides et peu coûteux à utiliser

Facilitée par la souplesse réglementaire du « provisoire », la mise en sécurité des nouveaux usagers est primordiale, il faut marquer physiquement la séparation d’avec le reste de la circulation : peinture jaune et plots séparateurs (modulaires, balises, mobilier urbain voire jardinières ?)

Quelles aides ?

Pour les usagers : Coup de pouce vélo : 50 € dès le 11 mai et jusqu’au 31 décembre pour effectuer des réparations sur son vélo.

Pour les collectivités : Le fonds national Vélo offrira des crédits.

Notre association est consciente que faire une place au vélo n’est pas toujours facile. Mais il serait dommage de laisser passer l’opportunité d’une offre alternative sécurisante pouvant permettre aux habitant⋅e⋅s de ne pas se tourner de nouveau vers l’utilisation de leur voiture.

Créer ces pistes cyclables provisoires, c’est l’occasion de déclencher un revirement comportemental de mobilité vers le vélo.

Weelz.fr

6 km de « coronapistes » pour Calais et Coquelles : un début ?

La nécessité d’améliorer les dessertes à vélo des écoles, mettre en place les doubles sens cyclables, proposer du stationnement (hôpital) vont de pair avec d’autres propositions plus concrètes dont voici des simulations.

Pont Jacquard et Boulevard Jacquard : passer de 4 ou 3 voies voitures à 2 voies voitures + voie bus-vélo ou voie vélo.

Pont Jacquard, devant la gare – photo simulation de LoupBlaster
Une double voie motorisée incongrue en plein centre-ville, à dédier au vélo et aux bus pour apaiser la circulation – simulation de LoupBlaster

Route de Saint-Omer : favoriser l’accès cycliste à l’hôpital, notamment pour inciter le personnel soignant à s’y rendre à vélo. En plus de jalonner l’autre itinéraire plus calme d’accès au centre-ville par les rues du Beau-Marais, Rue Montesquieu, et rue de Colmar (double sens cyclable nécessaire).

Route de Saint-Omer – simulation de LoupBlaster

Avenue Toumaniantz : La seule piste est actuellement du côté gauche, à l’inverse du sens préconisé en jaune. Deux voies motorisées, en sens unique, qui n’ont ici pour effet que d’augmenter la vitesse générale. De ce fait, le parcours imposé aux cyclistes y est alambiqué et accidentogène, les obligeant à traverser la voie lorsqu’ils ou elles désirent entrer dans le quartier (IUT, collège, centre-commercial, écoles).

Avenue Toumaniantz : la piste de gauche sera à redéfinir – simulation de LoupBlaster

Autres actions possibles ensuite : Sur les avenues passantes déjà équipées de couloirs cyclables (avenue de Coubertin, boulevard Curie, etc.), rétrécir la voie motorisée (peinture), pour renforcer la sécurité des cyclistes.

Coquelles

Enjeu : encourager les déplacements à vélo entre le centre de Coquelles et la zone d’activités et de commerces centrée sur Cité Europe, qui sont actuellement dangereux du fait :

  • de l’absence totale d’aménagements cyclables spécifiques ;
  • d’un accès quasi exclusif par des 2X2 voies que le trafic interne ne justifie pas.

La vitesse motorisée induite augmente l’insécurité réelle des cyclistes. L’affectation provisoire d’une voie sur deux de tout ce secteur à la circulation des vélos, ou bus + vélos, serait la solution, comme le montrent ces simulations.

De la clinique vers Cité Europe et au-delà

L’affectation provisoire systématique d’une voie voiture sur les deux au vélo seul, ou vélo + bus là où le bus passe.

Près de Cité Europe : 2×2 voies urbaines ne servant qu’à la vitesse. Les bus Oscar (Hauts-de-Frace) passent là – simulation de LoupBlaster
Boulevard urbain ? ou voie express ? – simulation de LoupBlaster

Entre Tunnelier et clinique

Mise en place d’une voie provisoire vélo ou bus + vélo de chaque côté.

Photo de Christian Louche, simulation de LoupBlaster

Dans un second temps

Valoriser en itinéraires vélos-piétons jalonnés les nombreux morceaux de ? chemins ? pistes bétonnées ? trottoirs ? Qui sont autour de Cité Europe depuis plus de… 25 ans, et ne sont d’aucune utilité à personne puisqu’on ne sait pas où ils vont, et n’offrent aucune continuité, s’arrêtant souvent en pleine nature… (photo ci-après). Dommage, car le plus gros du travail est déjà réalisé.

Photo de Christian Louchez

Commentez et partagez cette publication sur Facebook